Modification du plan de thèse

Nouvelle proposition de plan de la thèse

Propositions de titre :

  1. Modèle épistémologique du document primaire dans la chaîne éditoriale scientifique 
  2. Le (mal)traitement du document
  3. Le (mal)traitement du document : Modèle épistémologique du document primaire dans la chaîne éditoriale scientifique

Problématique :

Selon la perspective de redocumentarisation engendrée par le numérique et ses protocoles de communication, le document, hérité d’une longue tradition manuscrite puis imprimé, s’est vu totalement reconfiguré du fait de ses nouvelles caractéristiques numériques.

Quelques décennies suivant l’apparition des ordinateurs personnels, les technologies numériques se sont complexifiées et ont donné naissance à un ensemble d’innovations que l’on peut considérer comme de nouvelles couches intermédiaires entre l’usager et la machine – tels que le développement des API, le phénomène big data, la reconnaissance manuscrite de caractères, l’engouement pour les algorithmes d’intelligence artificielle, le Web 2.0 et 3.0, etc. – au milieu desquelles le document doit continuer à naviguer pour remplir son rôle d’espace de médiation. Ces innovations réouvrent ainsi les problématiques liées aux contenus à l’intérieur de ces documents et aux interactions à l’oeuvre autour de cet objet.

Parmi toutes les chaînes de traitement de l’information (et du document), notre intérêt se porte sur les chaînes éditoriales scientifiques et sur les documents qui y sont traités, les publications scientifiques, principalement des articles de revue ou des livres. La multiplication des supports numériques des publications scientifiques – plateformes web de diffusion, ePubs, livres web, livres augmentés, revues numériques, etc. – témoigne de cette redocumentarisation et de la rupture qu’elle sous-entend entre une approche traditionnelle de la publication scientifique et une nouvelle modélisation du document qui s’est appropriée les caractéristiques du numérique (== éditorialisation).

Suivant une perspective épistémologique, ces changements de modélisation et de représentation occasionnent une altération de la matérialité du document scientifique (que l’on distingue d’une épistémologie du texte).

Au milieu de ces chaînes de traitement, le document, en tant que forme, y est bien souvent éphémère et n’existe que pour répondre à un enjeu calculatoire inhérent à l’écriture numérique. Pourtant, ce sont bien ces modalités de représentation qui permettent d’aboutir en fin de traitement à un document publiable. Au regard des variations que l’on peut observer dans les différentes formes des documents scientifiques, il devient nécessaire de questionner les transformations que cela génère quant à la place qu’occupe le document dans la chaîne éditoriale scientifique.

À travers cette recherche, nous appliquons cette problématique d’une épistémologie du document au document primaire que l’on retrouve dans les chaînes d’édition savante, à savoir la première source soumise par l’auteur avant traitement éditorial.

Hypothèses :

  1. Le modèle épistémologique des documents scientifiques est produit par l’environnement d’écriture, il ne lui pré-existe pas.
  2. Le modèle épistémologique du document primaire, constitutif du sens du document, est écrasé et supprimé par un autre modèle épistémologique, celui qu’impose le traitement éditorial en vue de l’obtention du document publiable.

Plan modifié

  1. Introduction
  2. Partie 1 : Le document comme pivot de la chaîne éditoriale scientifique
    • Place du document dans une brève histoire des publications scientifiques (revues / monographies + passage au numérique)
    • Définir le document + document numérique
      • Revue de litt. sur le document (Otlet, Briet, Lund, Buckland, Le Crosnier, Pedauque, Zacklad, Chartron, Broudoux)
      • Document comme espace normé (protocoles, formats, etc)
      • Document comme espace de transaction entre les différents agents de l’énonciation éditoriale
      • Cette revue de litt. montre que le document est un environnement support neutre dont le rôle est de contenir l’information (texte) et les informations secondaires (paratexte) qui s’y rapportent.
    • Le document au prisme de la théorie des médias (le medium n’est pas simplement un support)
      • McLuhan + matérialisme
      • Kittler + déterminisme
      • Médiologie (Debray, Merzeau)
      • Éditorialisation (du point de vue infocom avec Pedauque, Bachimont, Merzeau + du point de vue de l’intermédialité montréalaise avec Vitali-Rosati et Larrue)
      • Nouveau matérialisme (Hayles, Barad, Vitali-Rosati)
      • La théorie des médias permet un déplacement de point de vue (non-anthropocentré) et positionne le document comme un produit des interactions plutot que comme une conditon nécessaire à leur déroulement. Aussi il permet la prise en compte des différentes machines (logiciels, algorithmes) comme des éléments actifs des interactions (la lecture n’est pas le seul fait humain) voire même cruciaux (= sans eux, pas d’interaction).
    • CCL : Selon ces perpectives, le document dépasse son statut de réceptacle des transactions entre les agents (humains) qui interviennent à l’intérieur de cet espace et chaque élément qui participe à sa consitution devient agent de l’énonciation éditoriale (que ce soit un format, un protocole, un éditeur, un auteur, etc.). Dès lors, il devient nécessaire de prendre l’environnement documentaire en considération dans la constitution des documents scientifiques (environnement support)
  3. Partie 2 : Constitution du modèle épistémologique du document primaire dans l’éditeur de texte Stylo.
    • voir cette page
    • Écrire dans un environnement numérique
    • Le document comme médiation
  4. Partie 3 : La suppression du modèle épistémologique du document primaire
    • Introduire les chaîne éditoriales
      • brève revue sur les chaines numériques
      • (fabrique de l’édition)
      • présentation du pressoir (fonctionnement) et du livre Contribution numérique
    • À partir de la caractéristique de l’écriture num. qu’est la variabilité (cf partie2), développer la notion d’effacement/écrasement/suppression de caractères et remplacement par des nouveaux
      • Développer la question des modèles textuels. Jusque-là le texte a été écarté pour bien identifier la notion de document (cf pierazzo)
    • Les transformations et les conversions dans le livre contribution num
      • Les AST comme solution aux transformations mais aussi de destructuration du texte (production d’un autre document intermédiaire / modèle épistémologique)
    • les différences entre le document primaire et le document publié (cas du livre)
    • CCL : L’écrasement du modèle de document primaire par le modèle du document publié entraine son effacement. On ne retrouve aucune trace de ce modèle primaire dans le document publié ni aucun indice sur les conditions de son établissement.
  5. Conclusion
    • Recap de la PB et des hypothèses
    • Revenir sur la notion de document et ses définitons (espace normé, espace de transaction, espace de réception du texte et du paratexte, etc) et conclure sur le faire qu’aucune trace, aucun indice de ces interactions dans cet espace ne subsistent dans le document scientifique public (note pour roch: Ginzburg et son paradigme indiciaire n’apparaissent pour l’instant nulle part…) .
    • Le document public qui fait l’objet de la discussion savante oublie les conditions de son existence et opère un choix du modèle épistémologique qui sera retenu (mémoire/archive) au détriment de toutes les représentations qui permettent la publication
    • Le modèle de publication des documents numériques se détache
    • Ouverture vers d’autres modalités de publication (action de publier) ?